Dans l'autre hémisphère...

Publié le par G. & Anto

...Ca tourne toujours pareil! les routes sont toujours un énorme morceau de gruyère, les gens ne vont pas plus vite et l'occasion de graisser la patte à quelque fonctionnaire, pour traverser la frontière par exemple, suit les mêmes chemins tortueux que j'ai connu au Venezuela ;)
Le meilleur souvenir de l'Equateur ne sera jamais cette journée passée à attendre un coup de tampon durant 12 heures sous un soleil de plomb et un froid de  canard quand la nuit est tombée mais ce sera sans doute la bonne humeur à toute épreuve et le sourire inébranlable de nos compagnons d'infortune qui eux ne sont pas en vacances un gros sac sur le dos mais qui sont là depuis 5h du matin pour aller travailler.
Les têtes ont changé, imperceptiblement, je ne sais pas trop quand mais soudain je note une profusion de chapeaux de feutre, de longues tresses noires unisexe, des ponchos de laine colorés, des visages couleur de cuir, travaillés par le vent, le soleil et le froid.
Depuis Otavalo, au nord, jusqu'à Cuenca, au sud, les femmes continuent de porter leur costume traditionnel, et même si la tradition n'a que 400 ans et qu'elle n'a rien "d'indigena", elles sont magnifiques et très coquettes, qu'elles soient en villes, dans les champs ou au sommet d'un volcan!
Il n'y a qu'à Quito que les habitudes se perdent mais la ville est tellement somptueuse que l'on oublie vite ce détail. Un joyau d'architecture, la seule capitale qui vaut le coup pour le moment, les vieux immeubles coiffés de tuiles rouges sont au garde à vous comme pour faire une haie d'honneurs au promeneur essouflé de se ballader si haut sur terre.! Et malgré ça toujours pas de lama en vue.
Des routes de terres défoncées nous emmènent à plus de 3000 mètres dans l'un des endroits les plus reculés, les plus pauvres mais surtout les plus beaux du pays, Quilotoa, petit village accroché comme un nuage au cratère d'un volcan encore en activité. Pour la première fois, pas de plaza Bolívar et pas d'église non plus, quelques maisons que la communauté organisée utilise pour accueillir les touristes. Une pièce, sans isolation, sans chauffage mais une bonne épaisseur de couverture. Pas d'eau courante, une peu d'électricité et beaucoup de chaleur humaine, les gosses en particulier qui se font un plaisir de se foutre de nous profitant du fait que nous sommes complètement ignare en kichwa! Ils apprennent très rapidement à jouer à la scopa (jeu de carte italien) pendant qu'on galère avec nos premières leçons de langue. Le lendemain, d'autres gens, d'autres habitudes, les personnes qui nous ont accueillies ne sont plus là, d'autres ont pris leur place, c'est ainsi que fonctionne la communauté, tout à tout le monde et chacun travaille un peu dans tous les secteurs, tourisme, agriculture, développement, etc. Chacun respecte l'ordre établi et la justice locale s'occupe du reste: si tu vole, au trou pendant 4 jours le temps de réunir toute la communauté qui te sort, te file 40 coups de fouet et te bannie. Le meurtre c'est le bucher, expéditif mais efficace, ici pas de problème depuis 20 ans.
Voyage le jour des morts, de drôles de processions remplissent les cimetières et les familles se pressent autour des tombes pour laisser aux défunts leur plats favoris pendant que tout le monde se délecte de cuyes (les petits cochons d'inde dont je vous ai déjà parlé).
Après le froid et les trecks, il nous fallait nous refaire une petite santé! Direction Baños pour...les bains, reputés, à 42 degrés ou à 5, c'est au choix! Après moultes bornes avalées et muscles engourdis, c'est le panard total, le soir au bains, à la belle étoile sous la cascade qui descend de l'impressionant Tungurahua (autre volcan, celui là très actif!), petits verres de vin, et c'est parti pour de nouvelles aventures en vélo ou en rafting histoire de pas rouiller!
On finira notre séjour à Cuenca, au sein d'une famille que nous ne connaissions pas (moyen de voyager que nous affectionnons de plus en plus) mais qui nous a accueilli comme si nous étions de la famille. Cuisine délicieuse (mote pio, un régal!) et ville magnifique, une autre classée au patrimoine mondial, du bonheur pour les yeux y compris dans la campagne proche ou l'on trouve enfin des vestiges incas, les premiers après tant de kms, faut dire qu'Atahualpa s'est donné du mal à détruire son empire pour éviter de le laissez aux espagnols ;) allez, encore deux jours de rouille totale dans la vallée de l'éternelle jeunesse (tu m'étonnes !: eaux termales, jacuzzi et sauna aux herbes curatives) où serait encore enterré le fabuleux trésor d'Atahulapa avant de rejoindre le Pérou !

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